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samedi 26 mars 2011

Mon blues à moi (2) : Skip James


Skip James


Né le 21 juin 1902 à Bentonia (Mississippi). Bon, la date de naissance est sujette à caution mais rien ne l'infirmera maintenant.

Mort le 23 mai 1969 à Chicago (Illinois). Ça, par contre... on doit l'accepter.

Skip James est un des maîtres du blues et la c'est formel, j'en suis certain et vous pouvez me croire sur mes deux oreilles.

Il possède une technique de picking qui a influencé bon nombre de bluesmen.

Entre autres, Skip James a fortement influencé Robert Johnson, qui lui même en a marqué bien d'autres...

Skip James joue avant tout pour lui et les quelques « congénères» qui le regardent. Sa voix est une douce plainte intime que son jeu de guitare imite dans les aiguës, en écho. Nous sommes dans la douceur confidente de l'intimité du chanteur qui donne à palper sa douleur. Il gémit et se lamente. Plus que de la musique c'est un pansement!

Rares sont ses disques. Il enregistre 17 morceaux pour la Paramount en 1931. Ses œuvres survivants de cette époque montrent un style magistral et unique sur la guitare et le piano. Sa prestation envoûtante est sublimé par son chant falsetto sur un accompagnement rythmique et instrumental volontiers erratique.

La dépression a supprimé ses ventes de disques et l'a laissé dans l'obscurité, jusqu'à sa redécouverte en 1964 comme beaucoup d'autres lors du folk and blues revival.

La maladie réduit la carrière d'interprète de Skip James en 1968 et il meurt d'un cancer le 3 Octobre, 1969.

Avec une voix de fausset, Skip James a créé des standards incontournables de l'histoire du blues. Son art, reflet mystérieux des ténèbres de l'âme, est construit à l'aide d'accordages bizarres, de structures et de rythmes brisés, en explorant des thèmes noirs et lyriques.

Contrairement à d'autres bluesmen de l'époque, la musique de James était personnelle et sombre. Il joue pour sa libération émotionnelle et non à des fins de divertissement. "Devil Got My Woman," "Hard Time Killin' Floor Blues, "Hard Luck Child," et "Special Rider Blues" expriment la tristesse et la misère comme peu d'autres le délivrent.

D'autres morceaux comme le classique «I'm So Glad» et «Drunken Spree», sont plus de la trempe des airs delta blues fait pour entraîner et danser comme la traditionnelle "Late Last Night". Sa guitare énergique cueille alors les fanes de coton et les disperse à tous vents.

Skip James porte le blues traditionnel à sa quintessence. Aucune fioriture supplémentaire, tambours ou piano n'est nécessaire. Juste la guitare et le battement de son pied, vous ramène à une époque plus simple ou la musique triste était aussi prisée.

Pour moi, il y a beaucoup d'analogies entre Skip James dans le monde du blues et Thelonious Monk dans le domaine du jazz. La même soudaine compulsivité discordante dans le jeu de l'instrument et du corps, tordant le thème musical pour le plier à la justesse et à la sensibilité du discours.

Leurs styles ont marqué de leur empreinte la musique à tel point qu'à mon goût, il demeure un avant eux, et un après eux...
Pilblues

Deux vidéos de Skip James :

Skip James - Devil Got My Woman




Skip James - Skip´s Worried Blues




Une version moderne de Devil Got My Woman par Andrew Winton

Devil Got My Woman (Skip James) played live by Andrew Winton 2009




Enfin voici « Monk » dans ses œuvres


Thelonious Monk - Rhythm a Ning (live)




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